Anne-Sylvie Martin
Ministère « Présence et Solidarité » dans la région de la Venoge, essentiellement en aumônerie d’EMS
Trois questions :
1. En tant que femme, comment vivez-vous votre ministère ? Est-ce que le fait d’être une femme a été plutôt un atout ou un handicap ?
– Je vis bien mon ministère de diacre en tant que femme, même si le travail à la maison (préparation de mes recueillements) n’est pas toujours évident à concilier avec l’énergie de mon petit garçon de 15 mois !
J’aime pourtant que le ministère ne soit pas coupé de la vie concrète, c’est une source d’inspiration pour moi.
Il me semble qu’être une femme m’a justement permis de garder un ancrage dans un quotidien qui rejoint beaucoup de personnes aujourd’hui.
2. Présentez-nous un livre qui vous a porté ces derniers temps et dont vous conseilleriez la lecture :
– Le Dictionnaire amoureux de la Bible de D. Decoin, bien écrit et poétique !
3. Dans la Bible, pouvez-vous choisir un personnage, un épisode ou un verset qui vous porte actuellement ?
– A chaque jour suffit sa peine! (Matthieu 6.34).
Un texte liturgique :
Pourriez-vous nous transmettre un texte liturgique que vous aimez ou que vous avez composé ?
– Une confession de foi, pas trop longue j’espère….
» Quand je regarde mon fils dormir, je crois en un Dieu qui nous a faits chair et os pour arpenter Sa Création et s’en émerveiller.
Quand je me sens à bout de forces, je crois en un Dieu Père qui m’accueille telle que je suis.
Quand je croise la méchanceté ou la bêtise, je me souviens que chaque être humain a du prix aux yeux de ce Dieu qui nous aime de manière inconditionnelle… A ce titre, je me souviens aussi que le pardon que je donne est fruit de Son Pardon.
Quand je fais face à des émotions difficiles, je crois en Jésus, qui a Lui aussi pleuré sur cette terre; je crois qu’Il est venu nous rejoindre en notre plus intime et que chaque jour, Il refait ce chemin du Dieu jusqu’à l’homme pour être avec nous.
Quand j’accompagne des gens endeuillés, je crois que Lui aussi est mort, sur une croix et que ce jour-là, Il a effectivement crié à l’abandon. Je crois dans le bienfait de ce cri et si je le peux, j’aide à ce qu’il émerge chez ceux qui en ont besoin, y compris moi-même.
Quand je recroise quelqu’un que j’ai accompagné et qu’il me dit « merci » avec une lueur plus sereine dans le regard, je crois en la Résurrection; je crois que le Christ est passé par ce chemin pour vaincre toutes nos peurs et nous pousser vers l’Espoir.
Quand je ne décolère pas de notre insuffisance et de l’injustice qui règne sur terre, je me souviens que Jésus a promis qu’Il reviendrait pour établir un monde nouveau…
Jusqu’à ce jour, je crois en Sa Vie insufflée dans l’Eglise, malgré ses limites humaines. Je crois que l’Esprit la guide et la guidera pour faire face à tous les défis spirituels qui l’attendent et continuer d’annoncer l’Evangile.
Quand je vois la diversité de nos émotions et la mosaïque de la Foi en mes semblables, je crois en l’étincelle de l’Esprit en chacun de nous. Même au coeur de la souffrance, malgré le handicap le plus grave et jusqu’au seuil de la mort, je nous crois capables de Dieu ».
Propos recueillis par Laurence Bohnenblust-Pidoux