Les femmes de la Bible 3: Marie

Marie et l’annonciation

Que faisais-tu Marie lorsque Dieu entra chez toi ?

Quelle heure était-il et comment était le ciel en ce jour-là ?

Etais-tu les mains jointes et le coeur en attente ? Ou bien près de l’âtre où cuit la nourriture ?

Avais-tu mis le grand tablier de toile grise ou cet habit de fête tout chamarré de joie ?

Quelque chose au fond de toi t’avait-il avertie que les pas de lumière marchaient vers ta maison

ou bien cette annonce de vie que disait Dieu est-elle venue chez toi un jour ordinaire ?

J’ose espérer, Marie, que c’est en un jour comme les autres que tu fus visitée.

J’ose espérer que tu faisais des choses simples…

… j’aimerais penser que tes mains pétrissaient la pâte et que tu avais un peu de froment répandu sur ta robe.

J’aime à penser que l’ange, en arrivant, interrompit ta besogne et que bien vite tu essuyas tes doigts au coin du tablier.

J’aimerais que l’ange soit entré là où la vie se déroule sans se dire, sur la trame égale des gestes répétés.

J’aimerais cela, Marie, et presque avec supplique car alors je saurai que chaque jour

Dieu peut venir et déposer dans le coeur ses confidences

Je saurai que je peux être, à ta suite, choisie pour aujourd’hui et mon voisin pour demain

et qu’ensemble nous pourrions faire résonner le chant de la vie bien au-delà de nos possibles.

Line Dépraz

« Marie avant le ‘fiat’ « , Sculpture de Boris Lejeune, artiste contemporain

Autres regards sur Marie :

Marek Halter, Marie, roman, R.Laffont, 2006

Michel Leplay, Le protestantisme et Marie, une belle éclaircie, Labor et Fides, 2000

Sylvie Barnay, « La sainte famille ….recomposée », Le Monde de la Bible,155, p.49ss

Solidarité internationale : « Non aux violences sexuelles contre les femmes ».

« Non aux violences sexuelles contre les femmes ». C’est le message important que l’on peut retenir de la troisième édition de la marche mondiale des femmes ( qui a lieu tous les cinq ans) organisée du 14 au 17 octobre à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo. Des milliers des femmes venues de plus de 160 pays se sont mobilisées aux côtés de plus de 900 Congolaises venues des onze provinces de la RDC afin de dénoncer toutes les formes de violences faites aux femmes.

La RSR  consacre à cet événement 2 émissions ‘Babylone’ : 10 et 11 novembre à 19h.

Voir aussi les reportages sur You Tube.com

Portraits d’aujourd’hui

Anne-Sylvie Martin

Ministère « Présence et Solidarité » dans la région de la Venoge, essentiellement  en aumônerie d’EMS

Trois questions :

1. En tant que femme, comment vivez-vous votre ministère ? Est-ce que le fait d’être une femme a été plutôt un atout ou un handicap ?

– Je vis bien mon ministère de diacre en tant que femme, même si le travail à la maison (préparation de mes recueillements) n’est pas toujours évident à concilier avec l’énergie de mon petit garçon de 15 mois !

J’aime pourtant que le ministère ne soit pas coupé de la vie concrète, c’est une source d’inspiration pour moi.

Il me semble qu’être une femme m’a justement permis de garder un ancrage dans un quotidien qui rejoint beaucoup de personnes aujourd’hui.

2.     Présentez-nous un livre qui vous a porté ces derniers temps et dont vous conseilleriez la lecture :

– Le Dictionnaire amoureux de la Bible de D. Decoin, bien écrit et poétique !

3.     Dans la Bible, pouvez-vous choisir un personnage, un épisode ou un verset qui vous porte actuellement ?

– A chaque jour suffit sa peine! (Matthieu 6.34).

Un texte liturgique :

Pourriez-vous nous transmettre un texte liturgique que vous aimez ou que vous avez composé ?

– Une confession de foi, pas trop longue j’espère….

 » Quand je regarde mon fils dormir, je crois en un Dieu qui nous a faits chair et os pour arpenter Sa Création et s’en émerveiller.

Quand je me sens à bout de forces, je crois en un Dieu Père qui m’accueille telle que je suis.

Quand je croise la méchanceté ou la bêtise, je me souviens que chaque être humain a du prix aux yeux de ce Dieu qui nous aime de manière inconditionnelle… A ce titre, je me souviens aussi que le pardon que je donne est fruit de Son Pardon.

Quand je fais face à des émotions difficiles, je crois en Jésus, qui a Lui aussi pleuré sur cette terre; je crois qu’Il est venu nous rejoindre en notre plus intime et que chaque jour, Il refait ce chemin du Dieu jusqu’à l’homme pour être avec nous.

Quand j’accompagne des gens endeuillés, je crois que Lui aussi est mort, sur une croix et que ce jour-là, Il a effectivement crié à l’abandon. Je crois dans le bienfait de ce cri et si je le peux, j’aide à ce qu’il émerge chez ceux qui en ont besoin, y compris moi-même.

Quand je recroise quelqu’un que j’ai accompagné et qu’il me dit « merci » avec une lueur plus sereine dans le regard, je crois en la Résurrection; je crois que le Christ est passé par ce chemin pour vaincre toutes nos peurs et nous pousser vers l’Espoir.

Quand je ne décolère pas de notre insuffisance et de l’injustice qui règne sur terre, je me souviens que Jésus a promis qu’Il reviendrait pour établir un monde nouveau…

Jusqu’à ce jour, je crois en Sa Vie insufflée dans l’Eglise, malgré ses limites humaines. Je crois que l’Esprit la guide et la guidera pour faire face à tous les défis spirituels qui l’attendent et continuer d’annoncer l’Evangile.

Quand je vois la diversité de nos émotions et la mosaïque de la Foi en mes semblables, je crois en l’étincelle de l’Esprit en chacun de nous. Même au coeur de la souffrance, malgré le handicap le plus grave et jusqu’au seuil de la mort, je nous crois capables de Dieu ».

Propos recueillis par Laurence Bohnenblust-Pidoux